Ce texte est publié dans notre anthologie Période IV / Érotisme, il est signé par Nathaniel Molamba.
C’était une journée faite pour l’insurrection.
La nuit tu rentrais tard, je t’appliquais des paumes et des passions
Le matin il faut se lever
nous connaissons des consensus à travers lesquels nous travaillons à
« Re-questionner notre rapport au désir. »
Ce matin-là, feu dans la chair.
— Tu as rêvé de quoi ?
— J’ai rêvé de toi et moi et nous faisions l’amour.
— Et bien voilà c’est fait, plus besoin de requestionner notre rapport au désir.
J’ai pensé cela tout haut, je ne pense pas que j’aurai osé te le dire. Je suis allongé dans ton lit toujours trop encombré, je pense que je ne devrais pas penser au sexe.
Je pense à nos amis et à l’insurrection qui vient.
Tu arrives.
Tes mouvements ont quelque chose d’une invitation à la danse.
J’essaie de retrouver ton rythme et nous dansons.
Tu viens en campagne
Prendre mes quartiers.
Du bout de la langue
J’essaie de négocier des pourparlers
Barbes à barbes sous lingeries barbelées
Tu n’entends plus mes doléances
Et soulèves au lit les objets qui nous encombre.
Je ne tiens plus ta cadence.
J’ai tout oublié de ta forces quand tu me nasses.
Dehors, les rues brûlent jaune,
et moi je cède à tes mouvements de masse
Aux révolutions à mes flancs de tes dunes
Et feulement de basses,
Dont je reconnais la musique :
Acte chair.
Et je réplique
Entre les côtes saillantes, on ressent par marées montantes nos âmes voudraient aller se proposer à aimer aux nuages.
— Tu as trouvé ça comment ?
— C’était intense.
— Tu as aimé ?
— C’était plutôt bon.
— On va être en retard.
— Partons.
Écharpes paralacrymales, variante jaune république.
À tes prunelles j’apprécie le reflet des brasiers dont ce soir Paris brûle.
Et ta tenue des extrêmes…
Je te laisse retourner à tes flammes, moi aux miennes.
NM.