Et quoi continuerons nous ainsi à ramper quémander quelques miettes d’un pain quasi rassi et puis par la caresse à quelques maîtres complaire ? Ce peut il que sur terre nul vent d’histoire ne frémisse ? Qu’aux damnées des abysses ne demeure que l’errance le silence du supplice les hurlements amères qui s’éteignent au klaxon des éclats de béton où s’assourdit la rue ce peut il…
Bien entendu, nul retour à la normale – juste les mesures à nouveau durcies. Brutale réalité qu’un chaud été vient rendre trouble. De quoi septembre sera-t-il fait ? Un ami me parle de la dictature. Il dit qu’elle avance toujours masquée. Le confinement est officiellement fini, certes, mais nos corps eux restent confinés. Nos gestes sont comme mutilés. Et tel des spectres nous errons par…
On dit la fureur parce qu’on n’ose pas dire la tendresse.On craint de trop se trahir.Et finalement on ne dit rien que des devinettes.On s’offre à l’autre en puzzle à reconstituer.Il faut être un monomaniaque pour persévérer dans les cas où l’être est fragmenté en milliers de pièces.Ce qui rendent addictifs les jeux que sont les autres ce sont les victoires.Les victoires sans cesse répétées.Les…
Voilà, nous disent les médias… Voilà, les morts passent, ils diminuent, circulez et surtout consommez car demain est mort, lui aussi. A l’heure où la tempête passe, selon les médias et les politiques en tout cas, il ne nous reste qu’à regarder derrière et puis devant. Derrière se trouve nos morts, mon père par exemple. Ils sont là, enterrés et incinérés sans un dernier mot,…
Faire de la presse sauvage c’est partir de nos vies directement-vécues, dire par la langue de nos usages « Non, Ceci n’est pas un terrain vague, c’est une plaine de jeu pour nos enfants. »
Je voudrais puiser tous le fiel du monde pour en tirer du miel. Abeilles et bourdons joueront le viatique De cette époque épuisé, ivre, rachitique où quelques tarentules, de nivellement éprises dans leurs toiles capturent toutes les mouches prises Au filet venimeux de leurs humeurs amers. Alors il n’y aura plus ni ciel ni terre. Rien que l’odeur puissante et somnifère d’un enfant qui…
Par les vitres défilent un monde assoupi dans la distanciation sociale.Ce train roule vers la tragédie. Etrange voyage. Je quitte la vie pour rejoindre la mort. Ames mutilés et corps esseulés.La mort organisée.Depuis le temps que les dominants cherchaient le dispositif parfait. Celui qui ferait enfin du monde une autoroute.Un lieu de transit où rien ne s’arrête.Le dispositif sanitaire à enfin réalisé le vieux rêve…
Si j’étais un vieux roi d’Espagne, catholique intransigeant c’est ici que j’aurais fait bâtir un bagne pour y perdre mes ennemis. Au milieu de pierres de roches – volcaniques poussières où l’ocre éternellement s’achève dans le charbon Des irruptions perdues – là-bas dans l’océan. Je m’imagine quelques félons s’épuiser aux grands vents Sous le soleil ardant de ces cieux sans nuage – l’azur éternelle…
Mais qui dira le visage de l’enfant Ou les rides déjà annoncent les pays adultes ? Mais qui dira ce triste culte Que vouent aux souffrances Les petits devenus grand ? Je voudrais dire toutes les enfances Comme elles viennent, comme elles s’en vont Dire le visage rond dont la mâchoire s’étire Et les cernes en sillons Qui à chaque nuit s’empire Mais je n’ai pas…
Les yeux effarés comme de rondes billes où brillent toutes rétrécies de noires pupilles de mydriases et d’ivresse rétractées. Des mouvements d’yeux vifs, saccadés. La mâchoire se balance comme au flot les bateaux sur une mer en transe sous les vents hardtekno Clac ! Claquent les dents en domino s’effritent déjà, par les chocs, en morceaux. Le cœur pour deux heures par l’esprit asservi….