Je t’écris depuis une langue sans vérité, il y a des langues où ils n’ont pas de mots pour dire « je t’aime », ma langue n’a pas de mots pour dire : 5 350 enfants sont morts.
Suite à une invitation d’Aliette Griz et de la bibliothèque communale Hergé, nous avons fait écrire au public de la nocturne du 26 novembre des fragments de rêves, des souvenirs. Ici, une retranscription de cette proposition d’écriture à plusieurs mains. J’ai rêvé de toi, j’en rêve chaque matin. J’ai rêvé de la mer qui te couvrait comme un drap et tu dormais à mes côtés…
D’ici je vois les mille collines de sang sec, leurs flancs scarifiés, leurs chemins de cicatrices. Le relief des montagnes en crânes broyés. Sinueuses sont les rivières de sang, elles rigolent entre les cadavres. Pourtant, l’azur n’a pas cessé d’être splendide.
T’es-tu déjà demandé, si tu ne devais voir qu’une couleur, à choisir, ce serait laquelle ? J’en discutai avec Vincent. Pour peindre il commence par lancer une tâche avec la peinture qui lui tombe sous la main. Il réfléchit à partir de l’imposition de cette première couleur. La question est éludée. D’autres artistes sont désarmés à la vue des possibilités d’une page blanche. Pour moi c’est…
C’est dommage que ce soit la souffrance qui nous fasse nous lier pour reconstruire ce qu’on aurait bien voulu avoir reçu a notre naissance.
En une journée, j’ai vu un gars drifter dans un rond-point, des meutes de chiens s’attaquer pour une poubelle éventrée, des chevaux qui errent en bouffant du pain sec dans la rue…
.. Et autres brouillards poétiques. « Tu vois, j’ai finis par comprendre. Ça m’a mis un temps fou, mais j’ai fini par comprendre. J’étais entré dans la vie, comme ça, plein de rêves, plein d’ambitions. La tête toute pleine de brouillards poétiques. Majeur à peine je me suis abandonné à l’existence comme d’autres se laissent tomber sur les rails à l’approche des métros. J’avais moi…
Cette nouvelle est publiée dans le recueil collectif Comptine dérisoire /Trois récits, trois déceptions à re-paraître un jour. ZELIG Comme Antée reprend vie au contact de la terre Le vide reprend vie au contact de la chair Roger Gilbert Lecomte Tu hésites, nous pourrions rester là. Finir ce verre, en reprendre un autre et continuer ainsi la ronde quelques heures. La musique te convient :…