Le poète pense, il s’assoit, il regarde, il bouge, il sort, le poète, de penser, puis se tait, il sourit intérieurement à la pensée qui vient, le poète monte au ciel, il formule le monde.
Première thèse : l’oiseau est ce qui se place le plus médiocrement entre toutes formes d’espace. Cette médiocrité est la médiocrité particulière des dieux. C’est une médiocrité singulière qui abolit, en tant qu’elle n’est pas située, toute forme d’espace et de temps. Nous ne deviendrons des dieux qu’à condition d’agir en oiseaux. Deuxième thèse : Ainsi que l’affirmait Léopardi, l’oiseau est l’animal qui accorde au hasard le…
T’es-tu déjà demandé, si tu ne devais voir qu’une couleur, à choisir, ce serait laquelle ? J’en discutai avec Vincent. Pour peindre il commence par lancer une tâche avec la peinture qui lui tombe sous la main. Il réfléchit à partir de l’imposition de cette première couleur. La question est éludée. D’autres artistes sont désarmés à la vue des possibilités d’une page blanche. Pour moi c’est…
Il reste tout à fuir. Il faut changer de cage. À toi qui veux fuir, Cette modeste contribution à ta volonté. Quelques mots vieux d’une année, Peints dans l’espoir et dans la rage De trouver un ailleurs. Mais comme le savent les voyageurs Ailleurs n’existe pas Par les chemins tu traînera Longtemps le monde Où domine le soi Et ce moi où abonde Ce que…
Vois les fêtes et les étés naissants où s’affichent les chairs à nouveau libérées. Vois les ivresses chaudes et les soleils brûlants sur les places où s’amusent des inconnus charmés. Vois la peine, le travail, l’hiver finissants. Nous réapprenons à être libre deux mois durant. Il nous faudra un peu de temps pour retrouver enfin les habitudes enfuies des amitiés, des amours automatiques qui…
J’étais assez mal barrée dans la vie. Rêves en vrac, cauchemars en plein jour. J’ai largué les amarres dès la naissance, laissant mes parents jeunes et beaux régler les affaires courantes de ma petite vie ordinaire. Dis-moi, qu’allons-nous chercher dans les entrailles de la nuit ? Au fond de cet antre gelé où, sous nos yeux, sont fabriqués les rêves. Il me répondait, toi tu marches…
Ce texte est publié dans le recueil Période IV – Érotisme. Il est signé par ZELIG. Synecdoque d’atome, de verre et de tôle. En exil dans les matins périphériques Les métronomes s’agitent rythment la pluie du chemin quotidien Voie de fer bordé de sycomores Le Styx bouchonne Et tu infuses des pensées narcotiques. Fiel nacré d’or noir Mantra secret des heures salariées où, las du…
Pour autant qu’on en soit convaincu, peu importe le cadre : c’est un aimant bleu à pivot rouillé qui l’emporte systématiquement. Un chuintement sourd dans le fond du jardin nous appelle. Il faut, sans doute, le suivre. Son brame remonte doucement, comme le calme humide en éclosion après la pluie sur l’asphalte. Mon Père qui veille, Soyez clément. Menez-nous pas à pas sur la route…