L’autre jour, j’ai laissé mon regard se poser sur le monde, sans peur d’observer.
J’ai laissé mes pas m’emmener. J’ai laissé la rencontre opérer sa ronde ascendante.
J’ai pu sourire à l’inconnu que je connus.
J’ai accepté tous les cadeaux, et tous les cadeaux se sont transformés en trésors pour tout le monde.
J’ai bu la beauté des gens, du vent, des mouvements comme autant de danses merveilleuses.
J’ai aimé leur amour comme mon amour.
J’ai vu dans un éclat d’argent toutes les âmes en présence !
J’ai vu l’infini dans les petites choses.
J’ai vu que voir la beauté d’une personne, et le lui exprimer, et qu’elle le voit, et qu’elle le prenne ce cadeau, était une chose très bonne.
Ça fait comme des halos arc-en-ciel, des paillettes de joie dans le ventre. Un grand souffle en nous et autour de nous.
J’ai vu les couleurs comme des présences, je les ai rencontrées.
J’ai arrêté de repousser de la main. J’ai ouvert la main.
Je suis restée très calme.
J’ai vu que c’est en allant au plus profond de soi qu’il y a une porte pour être plus grand que soi.
J’ai alors posé sur le monde un regard sans haine, sans jugement, et alors je n’étais plus personne en particulier.
J’ai perdu mon nom.
Mes mains se sont liées, les yeux mi-clos, l’air a circulé.
Tout cela est arrivé.
J’ai compris pourquoi je touchais toujours mes bagues, mes bracelets. Mes mains voulaient se joindre. J’ai compris que la forme que l’on prend est la chose la plus importante.
J’ai laissé les mouches courir sur moi, j’ai laissé le monde se répandre.
Le soleil a chauffé ma peau. Il m’a nourrie.
Merci soleil.
Et j’ai vu que le monde me répondait.
Puis le monde est entré en moi et je suis devenue lui, j’ai encore oublié mon nom.
Je me suis dit, si je veux aider le monde, il faut d’abord que je comprenne qui je suis, pour cela je dois sentir de quoi je suis faite. Pour me sentir, il faut que je ferme les yeux. Pour fermer les yeux, il ne faut plus que j’aie peur de marcher dans le noir.
Marcher dans le noir n’est pas marcher dans le néant.
Les yeux donnent l’illusion que l’on est en face du monde, une fois les yeux fermés on se retrouve en plein milieu.
On peut alors aller dans toutes les directions.
Expansion. Le chemin n’a pas de point d’arrêt, puisqu’il est à chaque seconde en train de se constituer. On peut creuser dans son centre, aller profond en soi, et ce mouvement est sans fin, car il n’y a pas de mur en nous, notre profondeur est une porte vers l’infini. Ainsi, aller vers l’extérieur, dans l’infini des possibles ou aller dans la profondeur. Souffle. Respiration.
L’autre jour j’ai arrêté d’avoir peur de croire, peur du mot Beauté, du mot Amour, du mot Cœur.
Et je dis merci pour cette beauté, pour cet amour, pour cette joie qui jaillit de nulle part, source intarissable de l’existence !
Merci, merci, merci.
Je sais que je reconnais ces mots, et que tu reconnais ces mots, car ils sont des talismans.
Aujourd’hui, je dis sans peur la beauté des gens, et la beauté arrive.
Si je dis vous êtes moche, si j’accuse, la laideur et la peur arrivent.
C’est pour cela que je me méfie de la critique. Enchaînement d’arguments, abîmes. Comment arrêter la boucle des vengeances ? Une gifle en appelle une autre, et toutes ces gifles consignées dans les registres des guerres qui attendent réparation…
Je sens qu’il faudrait pardonner. Mais un pardon profond et puissant. Un pardon fort comme la mort ! Comme une renaissance ! Un bon gros déluge, effacer tout les registres. Un pardon immense comme une apocalypse ! Et tout le courage qu’il faut pour cela. J’ai vus les étoiles dans les yeux des gens. L’univers entier dans leurs regards.
Bonjour Marine, cela fait une éternité !
Mais je vois que la flamme de l » Amour brille toujours en toi !
Merci au soleil , Merci au plantes, animaux et humains qui t’entourent.
Inonderai tu une vieille amie de cette lumière unique qui est la tienne ?
Très chère Lilith j’attends de tes nouvelles avec impatience.