Se laisser emporter par le courant
accueillir la cataracte
torpiller la mollesse des villes
se laisser vivre
s’engloutir de nouveaux mondes
des cabanes comme des fleuves
et des ruisseaux qui gonflent
au rythme des pluies
des cabanes comme des fusées mentales
prêtes à décoller
il n’y a qu’à voir ce toit pointu
des cocons pour filer
des cocons pour refuges
douce fuite pour enfin habiter
tisser d’autres liens à soie
rien d’officiel
sel sur la peau
soleil dans le ciel
pas de pesage, bon présage
laisser filer, suivre l’adage :
nous sommes faits de l’étoffe
dont sont tissés les rêves
patiemment on tire les fils
les fleurs donnent des fruits sauvages
et l’instinct crie à l’appel de la vie
Image d’en-tête : Two deer are seen at night on Grand Island, Michigan, in this early flash photograph by George Shiras, ca. 1906